Chomsky dans le Diplo

Dans un de vos livres, vous commentez la phrase de Milton Friedman : « Faire des profits est l’essence même de la démocratie »…
A vrai dire, les deux choses sont tellement contraires qu’il n’y a même pas de commentaire possible… La finalité de la démocratie, c’est que les gens puissent décider de leur propre vie et des choix politiques qui les concernent. La réalisation de profits est une pathologie de nos sociétés, adossée à des structures particulières. Dans une société décente, éthique, ce souci du profit serait marginal. Prenez mon département universitaire [au Massachusetts Institute of Technology] : quelques scientifiques travaillent dur pour gagner beaucoup d’argent, mais on les considère un peu comme des marginaux, des gens perturbés, presque des cas pathologiques. L’esprit qui anime la communauté académique, c’est plutôt d’essayer de faire des découvertes, à la fois par intérêt intellectuel et pour le bien de tous.
Et là on se dit bon sang mais bien sûr! Nous avons tellement l’habitude de subir toute cette rhétorique sur la nécessité de s’enrichir, de consommer… etc que nous en oublions que si nous cherchons à nous enrichir, c’est pour pouvoir avoir une vie décente et que donc la recherche du profit devrait être moins une fin en soi qu’un moyen.
Bonne lecture.
C’est drôle, ceci est à peu près le thème du blog que je prépare en ce moment. Donc je n’y réagis pas ici…