S’intégrer par les vacances
Ceux qui lisent régulièrement ce blog savent que je me vois non sans quelque romanticisme comme un ethnologue vivant au milieu d’une peuplade à la civilisation hautement intrigante et essayant aussi objectivement que possible de comprendre la rationalité intrinsèque à l’organisation sociale de ce peuple que nous autres sénégalais, dans notre ethnocentrisme quelque peu justifié avons tendance à légèrement mépriser. Toutes ces dernières années, je me suis focalisé [inspiré en cela par un barde local nommé Maurice Druon, malheureusement décédé cette année] sur l’étude du dialecte de ce peuple, dialecte qui est, quoi que puissent en penser mes collègues quebecquois et africains, une variante de la langue française, certes moins subtile et riche que le français d’Afrique noire ou du Québec, mais, et j’oserais le dire sans sourciller pour avoir mené des études de terrain consciencieux et complets, non moins digne d’intérêt que ses grandes soeurs les autres variantes de la noble langue française. Entendons-nous bien, je ne suis pas en train de prôner l’égalitarisme culturel qui est, comme nous le confirmerait sans problème le plus grand penseur local, un autre barde nommé Zemmour, l’horreur de notre siècle. J’affirme simplement que nous devrions respecter ces gens-là et leur culture si nous voulons les comprendre. Appelez-moi un progressiste si vous voulez, ça ne m’effraie pas. Mais je m’égare.
Après donc avoir passé ces dernières années à essayer de comprendre le dialecte local, je le maîtrise désormais assez bien pour m’aventurer dans cette zone trouble du mimétisme culturel et ce d’autant mieux que j’ai réalisé que le chef local (qu’ils sélectionnent apparemment en se basant sur la petitesse de la taille pondérée par le nombre tout à fait remarquable de tics qu’il peut déployer à la minute. C’est un peuple de joueurs invétérés et de grands enfants que mes indigènes!) a mis en place un ministère de l’identité nationale. M’ayant enquis donc de ce en quoi pouvait bien consister cette immuable identité nationale, il me semble (notez que cette prudence du « il me semble » n’est pas rhétorique mais scientifique) avoir découvert, après deux ans de recherches, que l’essence de ce concept réside dans le fait d’arrêter périodiquement toute activité habituelle pour pendre ce qu’ils nomment des »vacances », de préférence loin de son lieu d’habitation. Vous savez tous qu’en tant qu’ethnologue immergé dans cette peuplade, mon sacerdoce m’impose de me conformer dans la mesure du possible aux rites locaux, aussi absurdes qu’ils fussent. Pour commencer à expérimenter ce concept de »vacance », j’ai donc décidé de l’expérimenter sur cet espace qu’est le blog. Il m’a été confié par un informateur local que des »vacances » duraient un bon mois. Je vais donc essayer de fermer cet espace pendant au moins un mois en espérant que cette inactivité me permettra de mieux comprendre mes si fascinants indigènes aux mœurs si étranges.
Traduction pour les indigènes: J’ai besoin de faire un break et je vais déserter le net pour tout usage non strictement scientifique (Jstor!) pendant au moins un mois. Bonnes vacances à tous
Repose-toi bien, Hady et à bientôt.
Bises
Agnès
+ 1 : repose-toi :))
kiss !
gaby d
Merci à toutes deux. Gaby, on devrait se prendre un verre si tu es encore à Paris.
ne te reposes pas ; TRAVAILLE !!! 🙂
hum il faut avouer quand même que tu vas beaucoup nous manquer. reviens nous vite
ben oui qu’est ce que tu crois, je te lis toujours hein, juste pas le temps de me pauser et de commenter 🙂
[…] PS: Oui, je sais, je suis censé être hors du net! […]
[…] Et oui, je suis toujours officiellement en vacance de blog. Pathétique! Étiqueté :liage leave a comment « […]