Hady Ba's weblog

Mon avis sur le Mali

Posted in Afrique by hadyba on janvier 17, 2013

Il y a plein de gens que j’aime bien qui affirment que l’opération française au Mali est motivée par les plus bas intérêts économiques. Ce serait parce que le Mali disposerait d’immenses réserves minières que la France y mène une guerre impérialiste destinée à mettre en place un régime néocolonial à la botte de Paris.

Pour qui connaît l’histoire des relations franco-africaines, prêter des intentions malveillantes et cupides à la France n’est pas si irrationnel que ça. La France s’est arrangée pour maintenir son emprise sur les pays africains et piller leurs ressources bien au delà de nos théoriques indépendance. Ceci dit, il y a une contradiction fondamentale dans la théorie d’une France malveillante intervenant au Mali pour accaparer des minerais. Une France omnisciente, omnipotente et omnicupide aurait-elle en premier lieu laissé le Mali tomber dans l’escarcelle des islamistes ? Si vraiment la France était aussi cupide qu’on le dit et si le Mali était riche, pourquoi la France aurait-elle attendu une invasion islamiste avant d’exploiter les richesses maliennes ? La vérité est que le Mali est pays extrêmement pauvre. Ce n’est pas un de ces pays comme la Guinée ou le Gabon regorgeant de richesses, captées par une élite, mais dont la population croupit dans la misère la plus noire. Non, le Mali est vraiment pauvre.

D’abord le Mali se situe dans la partie nord du Sahel, ce qui signifie qu’une grande partie de son territoire est semi-désertique.  Ensuite, le pays n’a quasiment pas d’industries et l’agriculture occupe 70% de la population ce qui n’est jamais bon signe. Si la productivité agricole avait été bonne, elle n’aurait pas employée autant de mains et enfin le Mali est enclavé étant dénué de façade maritime. Pour avoir une idée de la pauvreté du pays, il faut savoir que l’argent envoyé par les émigrés maliens est l’une des principales sources de richesse du pays. Oui, je parle de l’ouvrier ou du balayeur que vous croisez en France ! Certes, le Mali extrait de l’or et est même le troisième producteur d’or d’Afrique mais d’une part elle n’en produit que 63 tonnes par an et d’autre part ses réserves seront épuisées en 2014. Et comme souvent en Afrique, cet or est exploité dans des conditions désastreuses et bénéficie très peu à l’État mais beaucoup à des compagnies étrangères[1]. Il y a également de l’uranium à Faléa mais si vous jetez un coup d’œil à la carte ci-après, vous vous rendez aisément compte que cette zone est bien éloignée de la zone de conflit.

Falea

Et puis de toute manière, la France a déjà fait main basse sur l’uranium nigérien et peut laisser filer quelques miettes maliennes. Non, franchement, le Mali est vraiment très pauvre. À tous points de vue. S’il avait été riche, la France aurait beaucoup moins tardé à intervenir.

Une chose que ceux qui s’empressent d’accuser la France se refusent à envisager, c’est la médiocrité de l’élite malienne. Encore une fois, des gens qui se veulent bienveillants envers l’Afrique agissent comme si les africains étaient des pantins désarticulés mus de l’extérieur et n’ayant aucune responsabilité dans ce qui leur arrive. Cette bienveillance paternaliste ne me paraît pas moins insultante que le discours de Sarkozy je dois dire.

Si nous nous intéressons un moment à l’élite malienne, ce qui frappe, c’est une profonde médiocrité intellectuelle et politique de gens occupant des fonctions extrêmement importantes en temps de crise. Prenons l’ancien Président Amadou Toumani Touré. Il avait juste décidé d’abandonner de facto une partie de son territoire national (Le Nord Mali) à qui en voulait à condition que les Touaregs se calment. Du coup, Touaregs et islamistes se sont alliés pour enlever les touristes occidentaux en ballade dans la sous région et les garder en otage au Mali le temps de négocier des rançons conséquentes auprès des gouvernements français, italiens ou espagnols. Longtemps, ce stratagème a semblé satisfaire tout le monde : les Touaregs, trop occupés à s’enrichir en trafiquant des blancs avaient oublié leurs revendications territoriales de fiers hommes du désert. L’Algérie était assez contente qu’Aqmi ne l’emmerde plus tant que ça. Bamako n’avait plus à gérer de revendications d’indépendance ni à corrompre des leaders Touaregs qui avaient trouvé là un bien plus lucratif business. Seuls le Niger et la Mauritanie protestaient mais on s’en fichait un peu. Ce statut quo était de toute manière fragile et ce n’était qu’une question de temps avant que les Touaregs ne se souviennent qu’ils n’avaient aucune raison d’être « les seuls blancs au monde à être dirigé par des noirs »[2] . La recherche d’un territoire leur appartenant étant d’autant plus pressante que la mort de Kadhafi les avait laissé 1)  dépourvu de parrainage étatique 2) doté d’armes grâce au pillage de l’arsenal libyen et 3) libres de s’allier effectivement avec les islamistes, ce que leur interdisait plus ou moins leur souverain libyen. Le Niger et la Mauritanie étant solides, ils choisirent de s’allier aux islamistes pour s’attaquer au Mali et en occuper tout ou partie. On peut aisément pardonner à des Touaregs d’avoir fait entrer le diable islamiste dans les luttes maliennes… Ou on peut y voir une illustration du fait que l’élite touarègue est aussi stupide que le reste de l’élite malienne et avait cru qu’elle pourrait contracter avec des fous de Dieu !

D’une certaine façon, l’exaspération qui a poussée l’armée malienne à prendre le pouvoir pouvait se comprendre. Les soldats se faisaient tuer au Nord dans l’indifférence générale de l’élite dévoyée de Bamako. En plus ils ne recevaient pas régulièrement leur solde et les veuves de soldat n’étaient pas pris en charge correctement par le gouvernement. Le problème, c’est que la révolte des militaires a été menée par un élément aussi médiocre que l’élite politique en question et tout ce qu’ils ont réussi, c’est favoriser la partition de leur propre pays en prenant le pouvoir sans y être préparé face à des rebelles surarmés. Ils ont pris un pouvoir dont ils ne savaient que faire, se sont fait très vite mettre la pâtée au Nord puis sont revenus à Bamako se conduire en enfants gâtés tyrannisant les politiciens. On se serait attendu à ce qu’une fois le Mali attaqué il y ait une union sacrée pour reconquérir le pays. L’élite malienne, non seulement a été incapable de faire preuve d’un minimum de patriotisme, mais en plus a continué ses médiocres combines dans les salons de Bamako. Prenons l’une des personnes les plus célèbres du Mali : Aminata Dramane Traoré. Elle aurait pu émerger comme un recours. Elle s’est contentée de plaquer sur la situation malienne un discours altermondialiste totalement hors contexte. Elle aurait pu rappeler ce fait simple que le Mali étant une démocratie, quels que soient les errements du président élu, l’armée n’avait aucun droit de prendre le pouvoir. Au lieu de ça, avec son groupe de pseudo intellectuels, elle a soutenu la junte dans un raisonnement surréaliste dont il ressortait que la mondialisation et l’ultralibéralisme étaient coupables. Au lieu de se focaliser sur la libération du Nord de leur pays, les politiciens maliens se sont perdus en intrigues de palais incompréhensibles et ont passé leur temps à accuser tout le monde (La France, la CEDEAO, l’Algérie) d’ingérence.

Le problème c’est que l’ingérence a justement trop tardée : le Mali est frontalier de trop de pays (9 si je compte bien) pour qu’on laisse le chaos s’y installer. Si la France n’en a rien à faire du Nord Mali et du Mali généralement, ni la France, ni les pays d’Afrique de l’ouest comme le Sénégal, le Niger, la Côte d’Ivoire etc… ne peuvent se permettre de laisser ce pays plonger dans le chaos. En tant que sénégalais, ça fait des mois que j’agonise en me demandant ce que nous attendions pour sonner la mobilisation. La vraie humiliation devrait être non pas l’intervention française mais le fait que nous ayons été incapables, un an durant de nous mettre d’accord sur un plan d’intervention et au moins de l’organiser à défaut de la financer et le mettre en œuvre. Encore une fois, nous nous sommes montrés incapables de nous prendre en main et nos pseudo intellectuels, se permettent de geindre et de crier à la néo-colonie quand une puissance occidentale défend son intérêt bien compris ; nous rendant au passage un énorme service. Bien sûr que la France est au Mali pour défendre ses intérêts mais cet intérêt n’est pas d’hypothétiques ressources minières, c’est la stabilité de toute l’Afrique de l’Ouest. La France a des investissements au Niger, au Sénégal, en Cote d’Ivoire… un Mali sous l’emprise des islamistes les menacerait. Sans parler du fait que si le Mali se transforme en Afghanistan, il est probable que des attentats auront facilement lieu en Europe via les filières d’immigration clandestines déjà existantes.

Maintenant que la France a décidé de prendre en main la situation, se posent deux questions : d’abord celle du l’unité du Mali et ensuite celle d’un éventuel enlisement français.

Pierre Haski a posé hier le premier problème et semble proposer une autonomie des Touaregs. Il ne serait pas surprenant que les français essaient de mettre en œuvre une solution semblable. Disons les choses comme elles sont, je crois que la seule raison pour laquelle les français en particulier et les occidentaux en général ont autant de sympathie pour les touaregs est ce que j’appellerait la « solidarité blanche » pour ne pas parler de racisme conscient ou inconscient (Oups, je l’ai fait 🙂 ) Les sociétés touarègues sont des sociétés esclavagistes et ce qui énerve par dessus tout ces nomades, c’est d’être dirigé par des noirs. Ils trouvent que ce n’est vraiment pas dans l’ordre naturel des choses. Une indication de ce fait est que les touaregs algériens ou marocains ne pensent même pas à se révolter. Bizarrement les gens comme Pierre Haski ne semblent jamais voir cette dimension suprématiste de la lutte Touarègue. Tout ce qui les intéresse, c’est le fait que ces derniers sont des nomades dirigés par des sédentaires. C’est idiot : les peuls sont des nomades mais noirs. Ça ne choque personne au Sénégal ou ailleurs qu’ils soient dirigés par des sédentaires. De plus, si on procède à une partition, on fait quoi des Songhaïs noirs et sédentaires qui peuplent depuis des siècles et des siècles le Nord Mali et y sont d’ailleurs majoritaires ?

La seconde question est la crainte exprimée sur twitter par David Monniaux que la France ne s’enlise. J’avoue que je ne crois pas trop à un enlisement français au Mali. Je pense que les islamistes vont soit repartir en Algérie, soit se faire massacrer jusqu’au dernier. Ceci dit, je ne suis pas un spécialiste des guerres et mes prévisions de non enlisement n’ont aucune valeur. Ce que je crains un peu plus par contre, c’est qu’une fois les islamistes repartis, il y ait une revanche des populations locales qui s’en prendrait à tout ce qui ressemble à un touareg. Le MNLA essaie de se racheter en proposant son aide à l’armée française. Je ne sais ce qui va être décidé mais des massacres de Touaregs dans les mois qui viennent ne m’étonneraient pas du tout.

Le vrai problème que je vois dans toute cette histoire est celui de l’élite malienne. Tant que les mêmes idiots règneront sur Bamako, je ne vois pas comment le Mali pourrait se stabiliser. C’est dans ce genre de moment qu’un cynique comme moi regrette un certain Jacques Foccart !


[1] Non, ne vous écriez pas « Ah ha France ! », c’est plutôt AngloGold Ashanti les méchants dans l’histoire.

[2] Ce racisme (conscient chez les premiers, inconscient chez les seconds) est un élément essentiel de la révolte Touarègue au Sahel et du soutien romantique des occidentaux pour ce peuple à mon avis.

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24 Réponses

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  1. Léna said, on janvier 17, 2013 at 11:14

    Merci pour ce billet très éclairant 🙂

    « Tout ce qui les intéresse, c’est le fait que ces derniers sont des nomades dirigés par des sédentaires. » -> il faudrait proposer aux français qui défendent cette solution un état Rrom en Europe 🙂

  2. ndiaye said, on janvier 17, 2013 at 11:23

    merci Hady
    je saisis un peu plus la situation malienne,

  3. SAMBOU Kaoussou said, on janvier 17, 2013 at 3:43

    Il commençaot vraiment à me manquer ce blog.

    Sinon quoi de neuf mon gars.

  4. alainlecomte said, on janvier 17, 2013 at 5:15

    Merci, très intéressant. La situation me parait bien incertaine… De toutes façons, nous serons laissés dans l’ignorance de la majeure partie des faits…

  5. […] militaire belge approuvé par la Commission de la Chambre ; pas trop tôt… Une opinion : Mon avis sur le Mali ; même si je ne suis pas d’accord avec tout, au Mali on combat ce pléonasme : […]

  6. Zobi said, on janvier 18, 2013 at 11:16

    Texte nullissime et confusioniste !

  7. clodoweg said, on janvier 19, 2013 at 4:19

    Très intéressant.
    Je lis toujours ton blog avec beaucoup d’intérêt.

  8. Elias said, on janvier 19, 2013 at 8:57

     » les seuls blancs au monde à être dirigé par des noirs  »
    La formule est de qui? utilisée par qui?

  9. François Dubreuil said, on janvier 19, 2013 at 10:14

    Solidarité des Français envers les Touaregs, ça va pas non? Ces espèces d’Arabes de seconde zone ? ;o)

  10. hadyba said, on janvier 20, 2013 at 11:44

    Merci à tous pour vos commentaires.

    @François Dubreuil : n’est-ce pas!

    @Elias: Ça semble être une formule récurrente. Je l’ai entendue d’amis maliens et nigériens (non touaregs ceci dit) La première fois que je l’ai entendue, elle était attribuée à Mano Dayak : https://fr.wikipedia.org/wiki/Mano_Dayak

    @Clodoweg: Merci

    @Zobi: Merci. D’autant plus que vous enrichissez mon vocabulaire.

    @Alain Lecomte: Ravi de vous lire! Ce qui me parait incertain et inquiétant, c’est la gestion de l’après guerre. J’ai vraiment peur que les populations libérées du Nord s’en prennent à tout ce qui ressemble à un touareg auquel cas ça pourrait être assez horrible. J’espère vraiment que la CEDEAO et la France ont conscience de se risque et se montreront assez fermes pour que les troupes maliennes se comportent pour une fois avec professionnalisme. Ce serait catastrophique si nous étions associé à un génocide au nom de la lutte contre le terrorisme.

    @Kaoussou: je suis assez horrible pour tout ce qui est communication mais il faut que je te mail au moins.

    @ Léna: Je penserai à proposer ça à la prochaine personne qui me parlera de territoire pour les touaregs.

  11. hadyba said, on janvier 20, 2013 at 11:59

    Euh, peut être faut-il préciser que mon affirmation finale selon laquelle je regretterais Foccart n’est qu’une plaisanterie? Parce que ça pourrait choquer si pris au premier degré 🙂

  12. kalmatan said, on janvier 21, 2013 at 8:23

    @Elias
    La formule est de Mano Dayak, rebelle touareg nigérien des années 90 qui a préféré laissé tomber un lucratif commerce touristique pour prendre les armes et ruiner sa propre région dans une équipée suprématiste.

  13. Pierre said, on janvier 22, 2013 at 5:59

    Billet intéressant. Puis-je cependant ajouter ces quelques remarques:

    Sur la question économique: impossible d’ exploiter l’uranium du Niger avec un Mali à la renverse. Même les Cyrards en conviennent, c’est dire… (ici: http://tinyurl.com/bfceo6p). Par ailleurs, l’énergie de transition, le gaz, n’est pas absente du nord du Mali. Se rappeler la partie kurde de l’Irak, considérée comme inutile économiquement, et qui, devenue quasiment indépendante, brille aujourd’hui par ses ressources …

    Sur la faillite des pays africains à intervenir: Il y a le cÅ“ur, il y a le porte monnaie. Au delà de l’incompétence des dirigeants, une réalité s’impose aux coups de menton: la guerre coute très cher. Ce que vous prenez afin de financer, au hasard, des avions pour du faire close air support sans lequel il est impossible de gagner un pareil conflit, vous l’enlevez de l’éducation, de la santé etc. Dans des pays ou la demande sociale est une bombe à retardement, on réfléchit un peu… Connaissez-vous le budget disponible pour une opération africaine en 2012 ? En 2009 l’ambassade américaine (09BAMAKO820) suppliait qu’on finance un modeste Cessna 206 au Mali alors que tout était déjà en place pour une guerre … Une intervention sans couverture aérienne aurait été une catastrophe, aux plans intérieur et extérieur, les pays africains n’ayant tout simplement pas les moyens de payer seuls pour sécuriser les ressortissants et les approvisionnements des pays riches (sachant qu’on commence à parler aux français de facturation pour les heures de vol de C-17, ce qui les fait hurler …). Pas de bras, pas de chocolat.

    La question du Sahel n’est pas une question africaine, c’est un problème international. Qui peut nier l’impact de la guerre en Libye ? Les phénoménales rançons versées aux barbus ? Comment un état comme le Mali peut-il sécuriser le nord du Mali quand l’Algérie dont le budget militaire est comparable au budget national malien voit 18% de sa production gazière prise en otages par une soixantaine de barbus ? Combien de français ont-il conscience que le Niger est l’Arabie saoudite de la France, et qu’un problème dans ce pays fera monter en flèche leur facture EDF? La « chance » de la région, c’est qu’elle est trop proche de l’Europe pour « laisser la nature faire » comme en RDC, dont on n’entend plus parler, ces temps-ci.

    Le problème de nos pays, est certes de s’affirmer face à un Maghreb aux pieds d’argile, mais c’est surtout de cesser de trahir leur populations. Tant que nos dirigeants préfèreront aller se faire soigner en Occident ou au Maghreb plutôt que chez eux, parce qu’ils ont peur de leur propres hôpitaux, penser pouvoir gérer une longue guerre asymétrique est une pure illusion: la première qualité d’une force armée, et donc de son État, c’est d’être crédible.

    Enfin, les autorités religieuses de nos pays sont bien silencieuses face au wahhabisme. Je pense aux confréries sénégalaises: il va falloir choisir entre petro-dollards et dignité, chacun sachant très bien ou les émirs situent l’africain, noir. La aussi, il y à tant à dire.

    Si on avait dépensé 1/4 de ce que va coûter cette guerre dans des programmes de développement, les 10 dernières années, on n’en serait sans doute pas là.

    Le mérite de cette crise est de jeter une lumière crue sur cette situation.

    Cordialement

  14. maliontheground said, on janvier 23, 2013 at 5:36

    Reblogged this on Mali Sources and commented:
    Les points sur les « i » et des questions qui fâchent…

  15. hadyba said, on janvier 23, 2013 at 9:14

    @Kalmatan: Merci pour la précision
    @maliontheground: Thanks for reblogging. Keep up the good work.

    @Pierre: Merci pour votre très intéressante contribution. J’ai réussi à énerver sur twitter un soutien de Macky Sall en affirmant que notre Président avait été irresponsable en ne prenant pas résolument la direction de la reconquête du Mali 🙂 En fait, je ne m’attendais pas à ce que les pays africains financent une telle guerre mais qu’ils en fassent une priorité dans toutes les instances internationales. Au lieu de ça, même quand l’ONU leur a demandé de proposer un plan d’intervention, ils ont été incapables d’en produire un. Ce qui est choquant, c’est que nous semblons incapable de produire une véritable pensée stratégique. C’est dangereux parce que c’est justement parce que nous sommes pauvres que nous devons faire preuve d’inventivité.

    Sur : « La question du Sahel n’est pas une question africaine, c’est un problème international. » Oui, c’est ce que nos dirigeants auraient du affirmer dès le début pour exiger que l’ONU s’en saisisse.

    Quant aux confréries sénégalaises, elles ont, pour autant que je sois concerné, perdu toute pertinence depuis qu’elles ont soutenu Wade dans son entreprise de destruction systématique du pays. Seule l’argent les intéresse; qu’il soit wahhabite ou pas.

  16. Pierre said, on janvier 23, 2013 at 10:14

    @hadyba Tout a fait d’accord sur la pensée stratégique. A quand un vrai Think Tank là dessus à Dakar ou même virtualisé sur le net ? (vrai=qui publie régulièrement des notes & policy papers de qualité). C’est aussi notre responsabilité individuelle, comme scholars africains : la fertilité de la pensée stratégique est d’abord une interdisciplinarité civile. Stratégies de mutualisation des moyens (appui-sol, protection des frontières & des zones économiques exclusives …), renseignement, risques sociaux, géopolitique, doctrines comparées et bien sûr histoire … Il y a de quoi faire pour tout le monde.

    Perso, je suis partant …

    Bonne journée

  17. hadyba said, on janvier 23, 2013 at 10:42

    @Pierre: pourriez-vous m’envoyer un mail? Je suis sûr que vous arriverez à retrouver mon adresse par exemple ici: http://www.institutnicod.org/membres/alumni/2011-2012-280/2-phd/ba-mouhamadou-el-hady/ Le mail que vous utilisez pour commenter ne fonctionne pas et je crois que j’ai quelque chose pour vous 🙂

  18. […] désastreuses et bénéficie très peu à l’État mais beaucoup à des compagnies étrangères[1]. Il y a également de l’uranium à Faléa mais si vous jetez un coup d’œil à la carte […]

  19. fatma sougou said, on janvier 24, 2013 at 5:13

    . Je voudrai juste dire à Mr Hady BA, lui qui traite de pseudo intellectuels, ceux qui crient à la néo-colonie que la première marque d’un intellectuel est d’accepter le débat contradictoire. le commentaire est livre, les opinions diverses. Et si monsieur Ba, lui, est un vrai intellectuel et non un pseudo comme il dit, il doit avoir à l’esprit que la pensée unique ne peut être l’apanage des intellectuels,les vrais.

  20. hadyba said, on janvier 24, 2013 at 8:40

    @Fatma Sougou: je peux me tromper mais je crois que je n’ai traité personne de pseudo intellectuel.

  21. Ahmad CAMARA said, on février 17, 2013 at 12:54

    Bonjour,

    J’ai eu la chance de lire ce texte car Monsieur Mohamed LY, Président du think tank Innovations Politiques et Démocratiques (IPODE) en a fait mention lors de la conférence de presse qu’il a tenue à l’occasion du lancement de son groupe de réflexion la semaine dernière.

    Il disait avoir lu les reflexions de certains intellectuels sur la crise malienne dans le but, à partir des enseignements que nous pouvons et devons en tirer, d’anticiper sur des mencaces du genre. Menaces contre la sous-région voire l’Afrique. Démarche prospective intéressante, me suis-je dis. Alors, j’ai attendu, impatiemment le texte. Mais, lorsque, je l’ai finalement lu, je suis resté sur ma faim. Et c’est là un euphémisme.

    D’abord, je suis Ahmad CAMARA, militaire de profession.

    Dans son analyse, M. BA reste très superficiel. Très peu de recherche, trop peu de rigueur. Les affirmations comme « ce n’est pas un de ces pays comme la Guinée ou le Gabon regorgeant de richesses, captées par une élité, mais…vraiment pauvre » ou « ses réserves (d’or) seront épuisées en 2014 » révèlent une profonde méconnaissance de l’économie malienne.

    L’étonnante intérrogation sur une France qui n’aurait pas attendu, si le Mali recelait de richesses insoupçonnées, l’occupation par les terroristes des 3/4 du territoire avant de réagir. Si richesses, il y avait, nous dit M. BA, la France, ne pouvant pas ne pas le savoir depuis belle lurette, n’allait point attendre cette crise pour envisager de les exploiter. Pareille analyse procède d’une totale méconnaissance des règles du jeu dans la lutte pour des enjeux géostratégiques.

    Non, Monsieur BA, le Mali est véritablement un pays riche(de son sous-sol) et l’intervention de la France, bien qu’ayant sauvé les populations maliennes, visent vraiment à:
    1) préserver les intérêts géostratégiques de l’ancienne puissance coloniale
    2) lui ouvrir des opportunités d’affaires (notamment dans l’exploitation des ressources minières).

    Dire ceci, regretter, dénoncer cet état de fait est un exercice nécessaire mais non suffisant. Il me faut étayer mes affirmations.

    Sur le plan économique, plus précisément sur la question de l’exploitaion aurifère, je ferai remarquer que le Mali vient juste de mettre en exploitation sa neuvième (9ème) mine d’or. Celle de Gounkoto à Kéniéba dans la première région Kayes. Inaugurée le 6 août 2012, elle est exploitée par le sud-africain Randgold Resources exploitant en tout 4 mines au Mali. La nouvelle mine récelerait avoir 142 tonnes de réserves (5 millions d’onces) dont 80% sont au sud-africain et 20% à l’Etat malien.

    Peut-on affirmer sans preuve que les réserves maliennes s’épuiseront en 2014?!

    Cette question est d’autant plus intéressante, si l’on sait qu’une autre compagnie sud-africaine, Anglogold Ashanti vient au mois de juin 2012 d’être autorisée par l’Etat à prolonger l’exploitation de la deuxième plus importante mine du pays (Sadiola) pour une DOUZAINE D’ANNEES ENCORE. 12+12=24.

    Dans la foulée, la société australienne Resolute Minning annonçait un investissemnt de 241 millions de dollars dans la mine de Syama pour prolonger sa durée de vie de 15 ans. 12+15=?. (vor pour les détail Jeune Afrique en ligne du 06 août 2012).

    Concernant l’autre mamelle nourricière que représente les fonds que la diaspora malienne envoie au pays, pensez-vous vraiment qu’il s’agit là d’une jauge fiable pour juger de l’état de pauvreté d’un pays?! Mali ou pas?! Essayez de voir le Maroc par exemple sur cette question.

    Sur l’agriculture, il serait de bien de noter que les 70% que M. BA évoque n’exploitent pas la moitié des terres arables.

    Concernant la fameuse partie désertique couvrant 66% du territoire malien, les études sur la présence de gaz, de pétrole sont plus concluantes qu’on ne le dit. Certains, avaient même une fois parlé « mirage malien ». Cependant, j’ai l’impression que pour des raisons que j’ignore, la vérité attestée par les résultats des études efféctuées par Sonatrach ont permis à l’Autorité pour la Recherche Pétrolière (AUREP) de confirmer le potentiel du sous-sol du nord du pays en gaz et pétrole (essentiellement).

    C’est d’ailleurs pour cela que les compagnies françaises, Total en premier, italiennes, ENI et algérienne Sipex, filiale de Sonatrach n’ont pas hésité à investir plus 100 millions de dollars dans les études et forages.
    Le mirage ayant désormais fait place à la réalité, le Directeur Afrique du nord du Groupe Total, Jean François ARRIGHI DE CASANOVA parle maintenant, sans hésitation aucune, de « nouvel eldorado ».

    Le Mali est véritablement riche de son sous-sol. Et la France s’y intéresse. Restons lucides.

    Sur un autre plan, celui des enjeux géostratégiques, saviez-vous que depuis plus de 15 ans les USA et la France demandent, sans succès, au Mali de leur permettre d’installer des bases militaires dans sa partie nord? Tessalit plus précisément intéresse la France.

    Une fois, les américains ont même voulu y intervenir contre les agissements de cellules terroristes. Le Mali s’y opposa, et demanda aux USA de donner les moyens nécessaires à la mission à l’Armée malienne. L’opération fut un succès! un seul mort côté malien. Mais avant même que le Hiérarchie militaire malienne ne soit informée par les sources maliennes, les américains, qui observaient le spectacle par l’imagerie sattelitaire informèrent les autorités maliennes du dénouement heureux de l’opération.

    Aujourd’hui dans la configuration actuelle, le Mali pourra-t-il encore refuser à la France sa base tant convoitée? Absolumment pas. Et pourquoi? Parce que justement, elle a sauvé les maliens, au moment où ils avaient le couteau terroriste sous la gorge? Et pourquoi avoir attendu que couteau soit justement sous la gorge? Pour négocier en position de force bien sûr. Question de timing. Calculs mesquins et cyniques à vrai dire.

    Mais, sans cela, hélas, certainement l’Armée malienne aurait été défaite et DIEU Seul sait ce qui serait arrivé au Mali. Cette intervention a certes été utile. Soyons honnêtes. Mais pas comme on l’a présentée et comme M. BA nous en a parlé. Soyons vigilants.

    Dans une démarche prospective, nous devrions nous atteler à questionner cette crise au Mali qui n’est point exclusivement malienne. Menace locale, elle a en vérité des incidentes régionale et mondiales.

    Il serait bien que l’on sache qu’à l’heure où j’éctis ces lignes des jeunes sénégalais, tchadiens et d’autres nationalités sont arrêtés et intérrogés par les services de sécurités maliennes pour leurs liens avec les terroristes qui tenaient le nord du Mali. Ils rejoignaient les rangs de ces derniers quand ils furent interceptés par les services de renseignements maliens. Le saviez-vous?

    Il serait bien que la lumière soit faite sur les implications des pays comme le Qatar (qui équipe et finance les pseudos islamistes), la Suisse (qui soutient le MNLA) la France (qui joue au caméléon) les USA (qui couvrent le Qatar).

    Je produirai incha ALLAH, un document plus outilé sur la question malienne dans quelques jours. Cherchons encore. Ouvrons l’oeil et surtout le bon: celui du cerveau, de l’esprit critique.

    Merci

  22. sarafallou said, on février 26, 2013 at 2:45

    félicitation mr Ba je viens de parcourir votre blog et je le trouve très instructif j attends avec impatience votre réponse à ahmed camara .Quant à votre réponse à pierre relative aux confréries sénégalaises j aimerai savoir si c est le résultat d une recherche objective ou s il s agit d une simple affirmation car à mon humble avis ce n est pas parce que mr ba a donné son avis sur le conflit au mali que c est forcément la position de la structure à laquelle il appartient et que par ailleurs la position officielle des mourides pour moi a été très claire par rapport à la candidature de Wad et la voila en substance : vous avez opté pour garant de votre stabilité et de votre développement une constitution qui stipule qu en cas de divergence c est le conseil constitutionnel qui a le dernier mot et puisque ce dernier s est prononcé vous devez aller au bout de votre logique en vous conformant. je n y vois personnellement aucune invite à un quelconque soutient mais plutot une critique à peine voilée de la démocratie qui d après le porte parole des mourides permet de mettre à la tete d un pays quelqu un qui fera avancer les choses non pas par les pieds mais par la tete.

  23. Ahmad CAMARA said, on février 28, 2013 at 1:33

    Bonjour chers frères et soeurs,

    DES PSEUDO INTELLECTUELS?!

    Dans un commentaire Mme fatma SOUGOU invitait M. BA au respect des règles élémentaires du débat contradictoire. Elle avait raison. Tant et si bien que la formule de « pseudo intellectuels » employée pour qualifier le groupe d’Aminata Dramane TRAORE est loin de la réalité pour qui analyse objectivement le diagnostic fait par ce collectif sous le titre Le Mali: chronique d’une recolonisation programmée.

    En effet, dans un texte de 5 sous titres le collectif en question réagit à la décision des chefs d’état de la CEDEAO de décréter un embargo contre le Mali suite au coup de force du capitaine Amadou Haya SANOGO.

    1. Le Mali dans l’ordre cynique du monde
    Sous ce titre les auteurs imputent essentiellement la fragilisation du Mali à la trahison de ses élites (donc M. BA partage le même point de vue); ils fustigent l’hypocrisie de la communauté dite internationale qui a sciemment laissé la situation malienne pourrir afin de pouvoir en tirer profit suivant un schéma semblable à celui libyen. Les USA et la France sont d’entrée de jeu pointés du doigt.

    2. La violence de la CEDEAO contre le peuple martyr du Mali
    Ici, sont rappelées les différentes mesures économiques, politiques, militaires prises par la CEDEAO afin de faire plier les militaires au pouvoir à Kati. Seulement, c’est au peuple que l’on fait du tord, nous font remarquer les auteurs. Dans l’indifférence. Pire. Dans le mérpris.

    3. Le sens du coup de force du 22 mars 2012
    En retrancant le fil des événements ayant conduit au coup de force, le collectif s’évertue à montrer que le Mali n’était qu’une démocratie de façade qui, pendant longtemps, s’est laissé leurrer par les grands maîtres donneurs de leçons qui lui délivraient un grand titre distinctif dans les armoiries internationales: celui de « pays phare de la démocratie ». Or, le jour de la vérité levé, la situation malienne dans sa réalité crue se révélait, avec un constat accablant: du fait de ses dirigeants, le pays se trouvait au bord du gouffre socio politique, l’insurrection était inévitable.

    On y relève l’étonnante diligence de la fameuse communauté internationale à condamner avec force publicité le coup d’état alors même qu’elle avait brillé par son mutisme coupable lors des massacres d’Aguelhok. Etonnant? Pas vraiment pour qui se rappelle de Jean de La Fontaine et « du corbeau et du renard ».

    4. Quand l’ordre constitutionnel « normal » sert de paravent
    Dans un appel à la lucidité, le texte rappelle les aspirations du peuple malien lors de la chute de Moussa TRAORE en 1991 avant de montrer que c’était un erreur d’analyse (de la part du peuple) que de s’être attaqué, non à système d’oppression, mais uniquement à un homme, supposé seul fautif, Moussa TRAORE et d’avoir cru, par cela, parvenir au changement souhaité.

    Le peuple trompé ne pouvait plus voir que ceux là qu’on lui a présenté comme étant des démocrates, étaient ses fossoyeurs, utilisant les moyens de l’Etat pour s’enrichir tout en entretenant une illussion d’optique: « pays phare de la démocratie ». Seulement la vérité n’allait plus tarder. Tous ceux qui devaient incarner l’espoir étaient traitres: dirigeants, société civile, presse, parits politiques, et le peuple, le grand perdant.

    5. Il est encore possible de sauver véritablement le Mali et sa bande Sahélo-sahérienne
    Ici, Aminata Dramane et son groupe appellent à la pensée critique. Ils n’appartient pas, nous disent-ils, aux chefs d’état de la CEDEAO d’etre juges et parties en statuant sur l’état de la démocratie comme dans le cas malien, mais aux PEUPLES SOUVERAINS.

    Alors pensez-vous vraiment qu’il s’agit là d’un groupe de pseudo intellectuels? Comment seraient ou feraient donc de vrais intellectuels?

  24. altruiste_12 said, on juillet 29, 2020 at 4:31

    «La vraie humiliation devrait être non pas l’intervention française mais le fait que nous ayons été incapables, un an durant de nous mettre d’accord sur un plan d’intervention et au moins de l’organiser à défaut de la financer et le mettre en œuvre.»
    Cette citation m’a fait penser au livre de Ibrahima Kader Fofona récemment paru intitulé « La CEDEAO face aux menaces jihadistes» https://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=livre&no=52525&razSqlClone=1 .
    Je l’ai lu dans le cadre d’un mémoire d’étude sur un thème afférent à celui que vous parliez sept (7) ans en avant. Juste apprécier la prospective qui a accompagné votre texte comme le résume votre avant dernière phrase « tant que les mêmes idiots règneront sur Bamako, je ne vois pas comment le Mali pourrait se stabiliser».
    Chapeau!
    Ibn Babacar


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