Hady Ba's weblog

The Eliot Way

Posted in Poésie by hadyba on septembre 14, 2011

Cette discussion par James Longenbach de l’oeuvre de T.S. Eliot, qui prend prétexte de la publication de ses lettres me parait géniale. Ceci dit, je suis notoirement ignorant en matière de critique littéraire ou poétique ce qui relativise mon appréciation. J’ai aimé en tout cas.

The Eliot Way—a stultifying compulsion to weigh the details of everything from pajamas to the PhD—was something Eliot himself knew all too well. In an uncollected essay about Henry Adams, to whom Eliot was distantly related (Adams having been the great-grandson of the second president), he referred to the Eliot Way more generally as the Boston Doubt, “a scepticism which is difficult to explain to those who are not born to it.” Eliot’s ancestor Andrew Eliot had settled in Massachusetts around 1670, and there the family remained until William Greenleaf Eliot, Eliot’s grandfather, moved to St. Louis to establish the first Unitarian church west of the Mississippi. “This scepticism,” Eliot went on, “is a product, or a cause, or a concomitant, of Unitarianism.” Wherever someone infected with the Eliot Way stepped, “the ground did not simply give way, it flew into particles.” Such people “want to do something great,” said Eliot, but “they are predestined failures.”

Eliot’s first great artistic success grew from an effort to distance himself from the threat of such failure by dramatizing it. Not only the voice but the very linguistic texture of “The Love Song of J. Alfred Prufrock” embodies the typically Eliotic stalemate between fortitude and inertia (“There will be time…yet for a hundred indecisions,/And for a hundred visions and revisions,/Before the taking of a toast and tea”), the sonorous, incantatory rhyming of the words “indecisions,” “visions” and “revisions” upbraided by the fussily alliterative monosyllables of “toast” and “tea.” Subsequently, the condition of being paralyzed by a multiplicity of possible feelings became the emotional core of The Waste Land, the long poem in which the Eliot Way repeatedly thwarts erotic promise:

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Les hommes creux

Posted in USA by hadyba on janvier 9, 2011

Je me demande si la presse américaine endossera sa responsabilité dans la tentative d’assassinat de la représentante Giffords, attentat qui a causé la mort de neuf personnes dont un enfant de 9 ans. Plus encore que Sarah Palin, c’est la presse soi-disant sérieuse comme CNN ou le New York Times qui sont responsables de cet attentat. McCain dans sa démagogie sans fin a recruté une cinglée n’ayant d’autre atout que son inculture crasse, ses préjugés et sa beauté comme colistière. Au lieu de systématiquement dénoncer ce choix dangereux pour leur pays, la presse l’a présenté comme un choix hardi quoique surprenant. Après la défaite du ticket républicain, une presse responsable aurait renvoyé une personne aussi manifestement inintéressante aux poubelles les plus embarrassantes de l’histoire américaine. Au lieu de quoi, depuis deux ans, il lui est offert une place de choix dans des débats politiques sur lesquelles elle n’a absolument rien d’intéressant à dire. La moindre de ses tweets sont commentés à longueur de journée et ses excentricités sont prises en considération par de soi-disant experts. Résultat des courses, tous les cinglés d’Amérique, tous les mâles blancs déclassés fantasmant sur une période durant laquelle la blancheur de leur peau pouvait leur servir de passe-droit pour écraser les minorités, se sont senti légitimés à réclamer le « retour de leur Amérique » y compris avec des armes. On a vu des cinglés se pointer à des meetings d’Obama avec un fusil et la seule réaction de la presse était de dire qu’ils exerçaient leur droit de détenir des armes conformément au sacro-saint Deuxième Amendement.

Quand en mars dernier Sarah Palin met en ligne une carte avec des cibles sur les représentants qu’il veut faire éliminer pendant les élections de 2010 parce qu’ils ont voté la loi sur l’assurance maladie, le HuffPo écrit:

Sarah Palin is targeting — yes, with gun sights — House Democrats facing tough reelection fights who voted for health care reform.

Palin’s Facebook page now carries a map featuring 20 gun sights, one for each of the Democrats targeted this year by her political action committee SarahPAC.

mais je ne suis même pas sur que la presse soi disant sérieuse ait daigné relever la chose.  C’est l’une de ces vingt démocrates, Gabrielle Giffors qui a été victime de cet horrible attentat perpétré par l’un de ces mâles blancs s’imaginant vivre dans une dictature liberticide. Il y a fort à parier que la presse US ne fera même pas son autocritique et qu’elle continuera à légitimer des cinglés qui n’ont absolument rien à apporter au débat politique mais qui sont réellement dangereux pour la démocratie et le peuple américains. Et bien sûr personne n’osera pointer la responsabilité de la presse mainstream (NEw York Times, Time Mag ou Washington Post) qui n’a pas su ou voulu établir un cordon sanitaire autour d’idées et de thèses farfelues dont on n’a même pas à discuter que ce soit la prétention des intégristes chrétiens à enseigner leur créationnisme dans les salles de classe, la remise en cause de la nationalité du président en exercice, le droit des musulmans à construire une mosquée ou tout ce mouvement des Tea Parties qui regroupe des cinglés mais dont on fait semblant de croire qu’il représente une révolte populaire contre je ne sais quoi.

En écrivant ceci il me revient en mémoire certains vers d’un poème d’Eliot:

We are the hollow men
We are the stuffed men
Leaning together
Headpiece filled with straw. Alas!
Our dried voices, when
We whisper together
Are quiet and meaningless
As wind in dry grass
Or rats’ feet over broken glass
In our dry cellar

Shape without form, shade without colour,
Paralysed force, gesture without motion;

Those who have crossed
With direct eyes, to death’s other Kingdom
Remember us—if at all—not as lost
Violent souls, but only
As the hollow men
The stuffed men.

 

ce poème se termine par les trois quatre vers suivants:

This is the way the world ends
This is the way the world ends
This is the way the world ends
Not with a bang but a whimper.

Peut-être que le monde se termine sur un murmure quand ceux qui sont censés faire du bruit comme la presse deviennent des hommes creux, au mieux empaillés, incapables de voir et d’avertir des dangers qui sont au devant du chemin. Tout ceci est juste triste et n’est malheureusement pas l’apanage des américains.